"J'ai été un témoin, et ces photos sont mon témoignage. Les événements que j'ai enregistré ne doivent pas être oubliés et ne doivent pas se répéter" Comment ce gars peut-il sortir indemne d'avoir vu tout ça ? Moi, rien que ces photos m'interpellent, alors imaginez vivre tout ça, être sur place, appuyer sur le déclencheur de son appareil avec toute cette souffrance humaine face à l'objectif ! Afghanistan, Sida, Guerre, Bosnie, Roumanie, Afrique du Sud, Famine, Kosova, Pollution, Incarcération, Pakistan, Rwanda, Inde... Qui a le droit d'infliger ça à son prochain ? Visiter le site de James Nachtwey, c'est foutre en l'air votre journée de farniente, votre belle journée ensoleillée, c'est relativiser nos petits tracas quotidiens, qui ne sont parfois rien à côté de ce qui se passe "là-bas, loin".
Vous l'aurez compris, certaines images sont très dures...
Merci à Dim pour ce lien.
Commentaires
J'ai trouvé la photo sur la famine la plus dure.
Un très bon site qui montre à quel point la photo peut être puissante lorsqu'elle est chargée de sens et d'émotion.
Une approche artistique des conséquences de la bêtise humaine :-(
Il y a effectivement des photos sur la famine assez dures, mais également les "orphelins incurables" et...
C'est moi qui te dis merci d'oser proposer à tous les fidèles blogueurs une chose aussi essentielle que ça.
Et ! Nom d'un chien, c'est à diffuser le plus largement possible, que diable !
Je me demande si le pire n'est pas de constater que cela fait de si belles photos, à quel point la souffrance est fascinante et envoûtante... Comme ces gens qui s'agglutinent autour des accidents, peut-être simplement en quête d'émotions violentes mais sans risques...
Je ne sais pas. L'indignation me semble vaine, et presque complaisante. Il y a c'est certain quelque chose qui cloche, mais la vraie question demeure : que peut-on y changer, hormis se lamenter ou s'indigner (ce qui, au vu des résultats, ne fait pas grande différence) ?
Au final — et c'est horrible à dire — on est quand même heureux que ça se passe loin de nous... Au moins cela permet d'éviter de se demander si on serait ou non capable de mieux faire.
:-/
Et oui G Mike.... Nous en sommes là. Nous sommes dans ce monde, dans cette hérésie permanente. Dans cette recherche ou soif de pouvoir au mépris de la vie ou de la beauté humaine. Je ne saurais trop te conseiller de voir le film "lettre au fils" de Philippe Welsh court-métrage visible sur le web et qui en dit long sur notre monde. Nos conditions de vie, nos ignorances.... Faut-il pour autant croire que notre "lutte" est perdue d'avance ? Je ne crois pas... Un jour les gentils finiront par mettre un terme aux armes, par faire taire ce contresens... Voilà c'est mon souhait, ma résolution du 14 juillet. Décidement je n'aime pas les fêtes nationales !
J'ai découvert ce photographe américain dans une entrevue accordée à Télérama concernant ses photographies du génocide Rwanda. Troublant...
Y a deux ans env., il est sorti un documentaire de Christian Frei dressant un portrait sensible de James Nachtwey. C'est également une oeuvre de réflexion sur les images et sur son métier. Par ex., Nachtwey ne cesse de se poser la question suivante : " comment puis-je faire un métier qui consiste à profiter de la souffrance d’autrui ? Comment ai-je pu bâtir mon succès sur cela ? "
War Photographer est saisissant et donc à voir qui donne à penser !
Merci G. Mike pour ce lien que je découvre.
Cela me rappelle le Liban, thème du prochain cycle "Parfums..." sur TaZ. Le massacre de Qana (du moins ces vestiges) sont insoutenables. Mes tracas, aussi vitaux qu'ils étaient en effet, s'en sont trouvés bien amoindris...